mercredi 30 mars 2011

The Kills, plus vivants que jamais !



La pression était à son comble ces dernières semaines. Les singles et autres démos live extraits de Blood Pressures laissaient présager les meilleurs auspices. Mais on est jamais à l’abris de mauvaises surprises. Enfin dévoilé sur internet depuis quelques jours, le moins que l’on puisse dire après plusieurs écoutes, c’est que le dernier album des Kills est à la hauteur des attentes.
Le duo le plus sulfureux de la scène rock actuelle revient sous les projecteurs avec un son garage, brut, minimaliste et noisy, aux forts relents de tabac froid et de vapeurs d’alcool. 
Pour rappel, les Kills c’est d’abord une alchimie, une fusion passionnelle entre deux personnalités aussi excentriques que géniales, Jamie «Hotel» Hince et Alison «VV» Mosshart. Ensemble, ils dégagent une énergie électrique, bestiale, et sexuelle. Quiconque les a vu sur scène peut en témoigner.
Ce come-back est d’autant plus réjouissant, qu’un certain doute avait pesé, pendant un temps, sur l'intensité du courant qui unit les deux musiciens. Après Midnight Boom (2008), troisième album du groupe, les chemins de VV et Hotel s’étaient séparés. Elle, était partie rejoindre Jack White, autour du projet Dead Weather ; lui, faisait plus parler de sa personne dans les tabloïds pour sa relation avec la belle Kate Moss.
Et bien n’en déplaise aux sceptiques, les Kills sont bien vivants, et même plus que jamais. Blood Pressures est le digne successeur de ses trois aînés, Keep on Your Mean Side (2003), No Wow (2005), et Midnight Boom.
L’album commence tambour battant avec Future Starts Slow, morceau détonnant qui annonce la couleur des 10 titres suivants. Avec Satellite, on retrouve les sonorités écorchées à coups de riffs tranchants, que le groupe affectionne tant. L’album est entrecoupé de pauses mélodiques, comme Wild Charms. L’espace d’une minute, Jamie Hince repose les tympans de ses auditeurs, avant de les faire bourdonner à nouveau avec le très acide DNA. La perle de l’album s’intitule Baby Says, un morceau mélodique et torturé à la fois. Fruit d’une mystérieuse recette, dont les Kills sont les seuls à connaître le secret, l’album laisse parfois transparaître des sonorités héritées de grands classiques de l'histoire du rock. Ainsi de You Don’t Own The Road, dont l’arrière plan instrumental résonne comme un certain Monster Men de l’iguane Iggy Pop. 
Reste un morceau dont nous n’avons pas encore parlé, et qui risque pourtant de faire du bruit. The last goodbye, une ballade larmoyante chantée par VV avec un piano en guise d'unique instrument. Surprenant par sa douceur, en totale rupture avec les sonorités habituelles du groupe, ce titre est une chanson d’adieu. Doit-on y voir le premier indice d’un prochain chant du cygne ? La pochette de l’album, montrant un duo distant bien qu’assis côte-à-côte sur la banquette arrière d'une Rolls, n’est pas faite non plus pour rassurer...
Enfin, pour l’heure la question ne se pose pas. Les Kills sont de retour et nous offrent 42 minutes de rock ténébreux, sale, pénétrant et jouissif. Que du bonheur !

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