dimanche 3 avril 2011

« La belle, la barbouze et le député du Var »



Voilà une histoire au scénario digne d’une superproduction hollywoodienne. Le Canard de cette semaine rapporte les déboires de Jean-Marie Ponce, un ancien fonctionnaire des Renseignements Généraux, mis en retraite anticipée pour avoir mélangé travail et vie sentimentale.
L’affaire commence en 2004. Jean-Marie Ponce est convoqué par Jean-pierre Giran, député UMP du Var. L’élu attend du RG qu’il enquête sur une dénommée Marie-Jeanne Bunel. Une femme d’affaire au passé trouble, installée depuis peu à Hyères, qui se mêle un peu trop de politique au goût de M. Giran. 
Inutile de préciser que face aux journalistes du Canard, le député nie toute implication. Malgré un rapport de police affirmant le contraire, dont le Canard publie quelques extraits, M. Giran se permet même de s’insurger contre de telles pratiques : « Un politique qui actionnerait les RG, mais de qui se moque-t-on ? ».
De fait, la demande du député ne manque pas de surprendre Jean-Marie Ponce qui en réfère aussitôt à ses supérieurs. Bernard Beaume, le chef des RG varois, donne alors son feu vert. Le dossier Jeanne-Marie Bunel est donc ouvert, avec Jean-Marie Ponce aux manettes.
Le poulet trouve sa poule
L’affaire se corse dès lors que notre RG décide de rencontrer sa «cible», au printemps 2005. Organisée pour relancer une enquête au point mort, la rencontre débouche sur une situation totalement inattendue. Faute de nouveaux éléments, c'est l'amour que trouve Jean-Marie Ponce, qui ni une ni deux, emménage chez Jeanne-Marie Bunel.
Pour le coup, le dossier Bunel tombe en panne sèche. Ce qui ne manque pas d'irriter le député Giran et les RG par la même occasion. L’aventure du soldat Ponce n’est pas du goût de ses supérieurs qui décident finalement de l’écarter des RG, début 2007.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Frédéric Lauze, nouveau patron des RG du Var, soupçonne Ponce de refiler des renseignements à Bunel sur le milieu Varois.
En 2008, l’IGPN, la police des polices, se penche sur le cas des deux amoureux. En vain ! Les gardes à vues et autres perquisitions ne révèlent pas la moindre preuve de fuites aux profits du grand banditisme.
Envoyé devant le tribunal, le couple a comparu le 14 février dernier. Jean-Marie Ponce a écopé de 6 mois avec sursis pour violation du secret professionnel, et sa dulcinée a été condamnée à 4 mois avec sursis pour recel.
Quant au député Giran ? Rien, conclue le Canard. Du moins pour l’instant. Les deux condamnés ayant fait appel, le dossier n’est pas encore totalement fermé...

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