mercredi 1 septembre 2010

"Hank hates us all"


Clin d'œil à la série la plus jubilatoire de ces dernières années, j'ai nommé Californication. 
Mélange de sex, d'alcool et de rock'n rol agité au shaker et allongé sur une limonade mielleuse et mélodramatique, Californication est le plus enivrant des cocktails.
La température est donné dès l'ouverture du pilot. Hank Moody, écrivain quadragénaire en panne d'inspiration s'invite dans une chapelle pour faire confesse. Faute de cendar, le bénitier ramasse sa clope. C'est que notre héros a besoin d'avoir la bouche libre, pour tchatcher avec l'ami Jesus Christ. Or, le voilà à peine débarqué dans le coeur, qu'une bonne soeur lui propose généreusement de l'écouter. Hank hésite, puis lâche la sauce. Le bonhomme est un grand écrivain, mais n'est pas foutu d'écrire une seule ligne depuis des années. La charmante religieuse comprend la souffrance du malheureux et ne lui propose ni plus ni moins qu'une petite pipe. Non de dieu ! L'écrivain n'en revient pas ses yeux. Une pipe, par une bonne soeur ! Et pour ne pas arranger les choses, une bonne soeur super sexy... "What the fuck", Hank cache les yeux du mari de la charmante demoiselle, et se laisse aller... Son altesse Hank Moody, prend un aller direct pour l'enfer.

"La seule manière de se débarrasser d'une tentation est d'y succomber" (Oscar Wilde)

Cette courte scène résume à elle seule l'ensemble de la tournure que prendra la suite de la série. Hank est un womaniser. Séducteur dans l'âme, il fait chavirer le coeur de ces dames. Mais jusqu'alors, il avait fait voeu d'abstinence, pour les beaux yeux de Karen, l'amour de sa vie avec laquelle il a eu une fille, Beca. Seulement, notre cher Hank vient de se faire abandonner par Karen, partie dans les bras d'un dénommé Bill. Dévasté par cette rupture, Hank se laisse tenter par toutes les passions et noie son chagrin dans l'alcool.
Tout au long de la série, on assiste donc à la lente descente aux enfers de Hank. Détruit par la perte de l'amour, ce grand romantique finit dévoré par ses passions.

Poignant, le récit de ce mélodrame parvient, à lui seul, à nous maintenir scotché au petit écran. Mais la série a bien d'autres atouts en poche. Premièrement la scène se déroule dans la sulfureuse cité des anges, Los Angeles. Ensuite, la BO et les références musicales de la série sont à tomber par terre. De Bob Dylan aux Rolling Stones, en passant par les Clash, Queen of the Stone Age et Led Zeppelin, toutes les plus grandes légendes du rock'n roll y passent. Enfin, Hank Moody est un personnage au phrasé absolument succulent. On ne se lasse pas de la poétique du cru teintée d'humour que débite Hank Moody à longueur d'épisodes. Aussi conclurai-je ce billet par quelques citations anthologiques.

- Hank à lui-même : "Nobody likes you, you're ugly and your mother dresses you funny. Now smile, you fucking douche".

- "I love women. I have all their album".

- "Wine is fine. Whisky is quicker".

- "I may be easy but i'm not sleazy".

- "HelL-A Magazine blog number 1. Hank hates you all. A few things I've learned on my travels through this crazy little thing called life. One, a morning of awkwardness is far better than a night of loneliness. Two, I probably won't go down in history, but I will go down on your sister. And 3, while I'm down there it might be nice to see a hint of pubis. I'm not talking about a huge 70's Playboy bush or anything. Just something that reminds me that I'm performing cunnilingus on an adult. But I guess the larger question is why is the city of angels so hell bent on destroying its female population."